Publié le 17/05/2024. Le 6 mai, le gouvernement italien a annoncé un projet de décret visant à interdire l'installation de nouveaux systèmes photovoltaïques au sol dans les zones classées comme agricoles, ainsi que l'extension des sites déjà implantés sur ces terres. En revanche, certains types d’installations ne sont pas concernés par cette interdiction, comme, par exemple, les centrales solaires financées dans le cadre du Plan national de relance et de résilience de l'Italie et les projets agrivoltaïques. L’annonce de l’exécutif a suscité de vives réactions chez les professionnels du secteur. L’association Italia Solare, qui fédère les acteurs de la filière solaire, a notamment adressé une lettre au gouvernement où elle exprime ses inquiétudes et ses critiques au regard de ces nouvelles dispositions. Elle estime que le blocage de ces réalisations photovoltaïques entraînerait une perte d'environ 60 milliards d'euros d'investissement. « En tant qu'association, nous sommes fermement convaincus qu'il est grave d'entraver le développement du photovoltaïque avec des installations au sol, s'insurge Italia Solare. Il s'agit de la typologie d'installation la plus économique et la plus efficace. L'objectif du gouvernement d'ajouter une nouvelle puissance photovoltaïque d'environ 50 GW d'ici 2030 est atteignable et peut fournir aux consommateurs une énergie à des coûts contenus et stables sans aucun dommage significatif pour l'agriculture et le paysage. » L'association précise que 1 % des terres agricoles non utilisées suffit à réaliser 50 % des 50 GW visés en 2030, via des installations au sol. Le reste peut être installé sur les toits. « L'agriculture et le photovoltaïque peuvent coexister », assure-t-elle. Dans l'attente de l’examen du texte de loi par le Parlement, le développement de nombreux projets photovoltaïque demeure incertain.